Immeuble en copropriété : ce qu'il faut savoir pour bien suivre un projet d'ITE

Le moment est venu de rénover la façade  de votre immeuble et vous aimeriez en profiter pour réaliser une isolation thermique par l’extérieur ? Sage décision. En effet, le surcoût d’une ITE dans un projet de ravalement est moins élevé que ne l’imaginent en général les copropriétaires. Et grâce aux aides de l’État pour la rénovation énergétique des bâtiments, le reste à charge peut être minime. Attention cependant à bien vous faire accompagner dans le choix et la mise en œuvre du système d’isolation : l’ITE a beau être parfaitement maîtrisée, elle n’en reste pas moins une solution technique, qui nécessite une bonne étude préalable et une mise en œuvre par des compagnons formés.

Découvrons ensemble quelques points qu’il est important de connaître lorsque l’on est syndic ou copropriétaire, pour pouvoir échanger efficacement avec l’AMO et les entreprises consultées.

Bon à savoir

Il existe aujourd’hui plus de 3 000 entreprises qualifiées et reconnues garantes de l’environnement (RGE) pour l’ITE en France (source : association du mur manteau). C’est autant de partenaires pour votre projet d’isolation !

 

Pourquoi parle-t-on de système ITE ?

Isoler un immeuble par l’extérieur ne se limite pas à poser une couche d’isolant ; il faut aussi recouvrir cet isolant pour que la façade conserve son esthétique. Et si nous regardons d’encore un peu plus près, nous allons découvrir que le recouvrement de l’isolant ne se fait pas avec un seul produit, mais avec un complexe de finition. Tout projet d’ITE met en œuvre plusieurs composants qui sont soigneusement sélectionnés par les fournisseurs, tels que PAREXLANKO, et regroupés en systèmes. Chaque système ITE  est conçu pour offrir des performances optimales dans un ou plusieurs cas de figure donnés. Il est important de prendre conscience qu’une fois posé, le système ITE devra supporter, dans la durée, l’ensemble des contraintes extérieures appliquées au bâtiment : sa qualité a un impact direct sur la pérennité du bâti.

 

Quels sont les différents composants du système ?

De manière générale, un système ITE sous enduit (ETICS) se compose d’un isolant, d’une solution de fixation de l’isolant sur la façade, d’un sous-enduit et d’un enduit de finition.

Le rôle de l’isolant est aussi bien de limiter les déperditions de chaleur en hiver que d’éviter une hausse trop importante des températures en été. Selon les propriétés physiques du matériau choisi, il faudra une épaisseur plus ou moins importante pour obtenir les mêmes performances d’isolation.

La fixation de l’isolant sur la façade peut être réalisée de différentes manières : il peut être calé et fixé mécaniquement à l’aide de chevilles, ou collé avec un mortier colle. En rénovation, c’est la pose calée chevillée qui est utilisée.

L’isolant est ensuite recouvert d’un premier revêtement, le sous-enduit. Son rôle est d’assurer la liaison entre l’isolant et le revêtement décoratif. Il est en général armé pour limiter l’apparition de fissures.

Le dernier composant du système est le revêtement de finition. Ici, les possibilités sont nombreuses : enduit hydraulique épais, minéral, organique, parement… mais toutes les finitions ne sont pas possibles sur tous les systèmes. Les revêtements envisageables sont précisés dans la notice produit du fournisseur que vous pouvez consulter sur son site internet.

 

ITE : différents isolants pour répondre à différents besoins

Les trois principaux isolants utilisés dans les systèmes ITE sous-enduit sont le polystyrène expansé (PSE), les laines minérales (laine de roche, laine de verre) et les panneaux en fibres de bois.

Choisir le bon isolant est crucial dans un projet d’ITE, et plusieurs critères entrent en ligne de compte :

• Des critères réglementaires, tout d’abord. Pour les immeubles de grande hauteur par exemple, l’isolant doit avoir une résistance au feu élevé. Ce sont donc les laines minérales qui s’imposent.
• Des critères de performances et de longévité ensuite : les systèmes ITE sont définis pour des ouvrages, des types de structure et des zones climatiques précises selon qu’ils sont plus ou moins perméables à la vapeur d’eau, résistants à l’humidité, aux chocs…
• Des critères environnementaux enfin : l’utilisation de panneaux en fibres de bois biosourcées tels que ceux du système PARISO FB-M est plus souvent étudiée ces dernières années car elle est intéressante sur le plan du bilan carbone. Mais les fabricants de panneaux PSE travaillent eux aussi à réduire l’impact carbone de leurs produits.

 

De l’importance d’approvisionner tous les composants chez le même fournisseur

L’ITE est soumise à des exigences réglementaires très strictes de résistance au feu, de résistance sismique, ou encore de résistance aux chocs. Et les performances ne sont garanties que dans le cadre d’un système. Une entreprise qui déciderait d’approvisionner ses composants chez différents fournisseurs prendrait le risque de sortir du cadre technique autorisé, et donc, en cas de problème, de ne pas être couverte par son assurance. Pour une garantie décennale activée et activable 2 impératifs : utiliser un système complet et respecter le DTA.

 

Le DTA comme document de référence

Il est important de savoir qu’à l’heure où nous écrivons cet article, et bien que 16 millions de mètres carrés d’ITE soient posés chaque année en France, cette solution est encore considérée comme une technique innovante ou non traditionnelle.

Cela signifie que pour la pose d’un système ITE, les entreprises ne vont pas se référer à un document unique ou DTU (comme c’est le cas pour la pose d’un enduit, décrite de manière générale dans les règles du métier) mais à des « modes d’emploi » propres à chaque système. Le nom officiel de ces « modes d’emploi » est DTA  pour Document Technique d’Application. Les systèmes ITE peuvent également bénéficier d’une Évaluation Technique Européenne (ETE) pour répondre au règlement des produits de construction de l’UE. Ces deux documents sont les documents de référence pour la définition des composants, des performances du système, ainsi que pour l’étude préalable de conception et la mise en œuvre. Ils devraient toujours faire partie de la base documentaire du projet.

 

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